Saxophone alto Solo
Saxophone alto + ...
Pour les débutants
Compositeurs

Arrangement pour: Saxophone alto Piano

Composition: Choral varié, Op.55 (Varié Chorale, Op.55)

Compositeur: d'Indy Vincent

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For Alto Saxophone and Piano. Complete Score and Alto Saxophone (E PDF 0 MB
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Paul, Marie, Théodore, Vincent d'Indy, né à Paris le 27 mars 1851 et mort dans la même ville le 2 décembre 1931, est un compositeur français et un enseignant prolifique. Il fut un des créateurs de la Schola Cantorum de Paris.
Vincent d'Indy est issu d'une famille de la noblesse du Vivarais (Ardèche), et porte le titre de comte. Fils d'Antonin d'Indy (1822-1904) et de Mathilde de Chabrol-Crussol, Vincent d'Indy, arrière-petit-fils de Joseph Isaïe Saint-Ange d'Indy, naît le 27 mars 1851 au 45, rue de Grenelle dans le 7 arrondissement de Paris. Un peu plus d'un mois après, sa mère meurt à 21 ans, emportée par une fièvre puerpérale. Le bébé est alors confié à Résia d'Indy, sa grand-mère paternelle.
Dans son enfance, Vincent d'Indy était emmené chaque été, pendant les grandes vacances, dans la demeure familiale de Chabret à Boffres (Ardèche), à 25 km de Valence (Drôme). Il appréciait tellement cet endroit qu'il y fit construire le château des Faugs quelques années plus tard tout près de là.
Vincent d’Indy élabora lui-même les plans du château des Faugs (dans la commune de Boffres), grande demeure familiale pour les vacances et le repos, son lieu de villégiature privilégié de 1890 — date d’achèvement de sa construction — à 1917, avant qu’il ne préfère la Méditerranée avec Saint-Raphaël.
Dès 1856, il apprend le piano avec de très bons professeurs, dont Antoine Marmontel, Albert Lavignac et Louis Diémer. Il fut élève de César Franck au Conservatoire de Paris.
À une époque où la musique italienne reste influente en France, il se tourne vers l'Allemagne. De grands musiciens allemands lui deviennent familiers : Gluck (le maître de la réforme de l'opéra français dans la seconde moitié du XVIII siècle, très admiré au XIX siècle), Beethoven (la figure tutélaire des compositeurs allemands pendant tout le XIX siècle), Weber (créateur de l'opéra proprement allemand, au début du XIX siècle), Mendelssohn (que d'Indy apprécia en particulier pour avoir reconnu le génie de J. S. Bach et s'être mis à son école dans le domaine de la polyphonie chorale religieuse), Giacomo Meyerbeer (continuateur de Weber, et qui influença Wagner). D'Indy admire particulièrement Meyerbeer pour son sens dramatique. Vers l'âge de 18 ans, il découvre aussi l'art de Wagner (qui travaillait alors à sa Tétralogie). En cette seconde moitié du XIX siècle, d'Indy participe au grand renouveau et au brillant développement de la musique française, auparavant figée, d'abord dans l'héritage du XVIII siècle, chantant la gloire de Napoléon Ier puis développant un « mauvais goût » à la remorque de l'Italie, préoccupée avant tout, à l'époque, par un art vocal théâtral axé sur la seule ligne mélodique et la virtuosité. Héritier d'un monde aristocratique, d'Indy n'appréciait pas les productions de cet univers bourgeois.
Il se marie avec Isabelle de Pampelonne, sa cousine germaine, en 1875.
Devenu professeur réputé et théoricien, Vincent d'Indy publie un traité, son célèbre Cours de composition ainsi que diverses biographies (Beethoven, son maître César Franck, Wagner). Sa plume est parfois partiale, par exemple dans son Beethoven (éd. H. Laurens, Coll. Les Musiciens célèbres, 1911).
Dans un autre domaine, il fut aussi un des artistes marquants de son époque. La France était restée longtemps handicapée par les bouleversements de la Révolution de 1789. Tout un pan de son génie musical s'était écroulé en 1790, à la suppression des chapitres ecclésiastiques et donc des très nombreuses maîtrises d'enfants, qui étaient à peu de chose près les seuls conservatoires existant alors, les académies de musique n'étant présentes que dans certaines villes importantes (académies toutes également supprimées par la Révolution de 1789). Après d'autres depuis le début du siècle, d'Indy voulut à son tour s'inscrire dans le lent et difficile mouvement de relèvement de la musique d'église : l'argent manquait souvent et l'art de la polyphonie avait été perdu. On pourrait en quelque sorte le considérer comme un Mendelssohn français. Pour renouer avec une grande tradition, il fonda, en 1894, avec Louis-Lazare Perruchot, Charles Bordes et Alexandre Guilmant, la Schola Cantorum. Initialement créée pour l'étude de la musique religieuse, cette école de musique devint une école supérieure d’enseignement musical qui concurrença bientôt le Conservatoire national de musique de Paris. Il compta parmi ses élèves des personnalités dont plusieurs devinrent des auteurs de premier plan au XX siècle, comme Erik Satie, Isaac Albéniz, Cole Porter, Edgar Varèse, Albert Roussel, Déodat de Séverac, Joseph Canteloube, Joaquin Nin, Blanche Selva, ou encore Paul Le Flem, Leevi Madetoja, René de Castéra, Carlo Boller, Armande de Polignac, Guy de Lioncourt, Antoine Mariotte, Adrien Rougier, Amédée Borsari, Marie Pironnet, et Albert Dupuis, son premier élève à remporter le prix de Rome belge.
Le pianiste et compositeur d'origine espagnole Isaac Albéniz y enseigna, avant d'y renoncer en 1900, du fait de sa santé déficiente. Le compositeur Albéric Magnard y enseigna le contrepoint, à partir de 1896 ainsi qu'Albert Roussel de 1902 à 1914.
La Schola créa des succursales, à Bâle en particulier avec la Schola Cantorum Basiliensis, et à Lyon, grâce à Georges Martin Witkowski. Elle devint un conservatoire de réputation internationale, dont le rôle pour la diffusion de la musique — la musique française spécialement — a été considérable.
À Londres, il existe aussi une Schola Cantorum Londiniensis, ensemble vocal (chœur composé de choristes choisis et peu nombreux) dirigé jusqu'en 2004 par Denis Stevens, également musicologue. Toutefois, ce type d'ensemble fait référence aux chœurs de chantres, dont le rôle est de développer la musique proprement liturgique des offices religieux chrétiens, romains à l'origine. Les scholæ de Paris ou de Bâle dispensent l'enseignement nécessaire à la réalisation de ces projets, non plus, comme autrefois, dans de nombreux chœurs d'église professionnels, mais d'une manière centralisée, c'est-à-dire en s'inspirant de la notion d'école supérieure de la musique née cent ans plus tôt avec la création du Conservatoire de Paris. Dès l'origine, les objectifs et la pratique de l'école créée par d'Indy, Bordes et Guilmant ont été spécifiques, sinon en concurrence avec le Conservatoire national.
D'Indy fut l'artisan principal, sous le label « Ars gallica » de la Société nationale de musique, de la création de la Jeune École française de musique. Il se fit connaître par son activité dans cette société, mais plus encore par la reconnaissance que lui valurent Le Chant de la Cloche (1884) puis la Symphonie sur un chant montagnard français (1886), qui compte parmi les grandes pages symphoniques de son époque.
Bien qu'il soit fervent catholique, Vincent d'Indy a écrit, pourtant, peu de musique liturgique.
Sa production qui a été la plus déterminante, de son temps et au-delà, sont les trois volumes des Cours de composition, publication achevée en 1933, par un de ses élèves, Guy de Lioncourt. Les originaux sont conservés à la bibliothèque du conservatoire de musique de Genève. En effet, Henri Gagnebin qui a été le directeur de ce conservatoire de 1925 à 1957, avait fait ses études musicales à la Schola Cantorum de Paris. De plus, Gagnebin qui resta fidèle à d'Indy s’est toujours efforcé de respecter les œuvres de ce dernier.
Une de ses premières œuvres, composée entre 1869 et 1872, est une symphonie en la mineur, qu'il surnomma « italienne ». Elle lui fut inspirée par un voyage qu'il fit en Italie à cette époque. Chacun des mouvements représente une ville : Rome pour l'imposant premier mouvement, Florence pour le scherzo, Venise pour le mouvement lent, et Naples pour le finale. La symphonie (sans numéro d'opus), dénote déjà une certaine maîtrise de l'orchestration. Cette symphonie s'inspire vraisemblablement de la quatrième symphonie, dite « Italienne », de Felix Mendelssohn : même tonalité, même nom, finale en saltarello…
Le Chant de la cloche, opus 18 (en un prologue et sept tableaux, composée de 1879 à 1883, publiée chez Hamelle), est une légende dramatique inspirée par la ballade de Schiller. Mais d'Indy — qui a écrit avec Robert de Bonnières tout le poème — a situé l’histoire dans une ville « libre » du nord de la Suisse, à la fin du XIV et au début du XV siècle.
Pour se détendre du Chant de la cloche, Vincent d’Indy écrit en décembre 1882 trois valses pour piano dont l’ensemble constitue Helvetia (opus 17). Cette œuvre est un témoignage sincère de d’Indy pour la Suisse. En effet, chacune de ces valses illustre son récent voyage en Suisse au retour de Bayreuth. Le recueil paraît chez Hamelle en mars 1884.
Chacune de ces valses en forme de lied porte le nom d’un site de la Suisse alémanique. Ainsi la première valse, « Aarau », semble rappeler la grâce indolente de Gabriel Fauré à qui elle est dédiée. Son rythme syncopé et ses quelques variations offrent une impression de balancement expressif. Ensuite la deuxième valse, « Schinznach », dédiée à André Messager, paraît dans son contour mélodique moins raffinée exceptée la charmante relation tonale qui allie les répétitions du motif principal. Enfin la troisième et dernière valse, « Laufenburg », dédiée à son ancien maître de piano Louis Diémer, possède dans ses cinq sections une écriture sensible, tendre et souple.
Concernant le renommé Fervaal, opus 40, action musicale en trois actes et un prologue, sur un poème de Vincent d'Indy, composée de 1881 à 1895, publiée chez Durand, c’est la création intégrale qui a été remarquée en Suisse, alors que cette création eut lieu au théâtre de la Monnaie de Bruxelles en Belgique, le 12 mars 1897.
Le 15 mars 1897, l’article de Anth. Dubois, dans La Gazette musicale de la Suisse romande, fut très élogieux : « C’est le plus beau drame qui ait été écrit en France, sans aucune restriction, et même, dût-on me vomir des injures pour mon hérésie, c’est l’œuvre lyrique la plus grandiose, la plus sereine d’éloquence et d’expression, la plus libre de forme et la plus profonde de pensée écrite jusqu'à présent — j’entends les murmures gronder sourdement — Wagner, l’immortel Wagner lui-même, dépassé, non, mais égalé, complété, achevé peut-être, car d'Indy a réussi à rectifier une pensée philosophique qui ne fut pas toujours d’une vérité incontestable ». Il conclut sur l’éclatante beauté : « C’est une originalité forte et puissante, c’est un génie jeune, et c’est sur lui que le monde musical doit à présent tenir les yeux fixés. C’est lui qui développe et continue l’œuvre réalisée par Wagner et l’on peut attendre de son génie qu’il recule encore les bornes de notre art. »
À la même date, un article signé anonymement G., parut dans le Courrier de Genève : « […] elle consacre définitivement le beau et vigoureux talent du jeune maître en qui l’école française a placé ses plus belles espérances. » Sur la nouveauté du style, on lit : « Il n’y a donc pas de raisons pour ne pas se réjouir du rayonnant et splendide triomphe des idées nouvelles et en tirer tout le parti possible jusqu’au moment où elles ne satisferont plus notre insatiable besoin d’inconnu. »
L’autre action musicale non moins renommée, L'Étranger, opus 53, en deux actes, composée de 1898 à 1901, éditée chez Durand, suscita l’intérêt des musicologues suisses. Ainsi, les revues Courrier de Genève et Gazette musicale de la Suisse romande (Anth. Dubois) ont parlé de ce nouveau drame musical.
La plus connue des symphonies sur la nature, la Symphonie sur un chant montagnard français, opus 25 en trois mouvements, composée dès 1886, éditée chez Hamelle — dite la Cévenole pour piano et orchestre (qui n'est pas un concerto) — fut écoutée par des critiques suisses. Par exemple, le franc succès du Concert Lamoureux de janvier 1931 fut relaté le 1 février 1931 dans le Journal de Genève.
De même, le concert d’octobre 1930 à Barcelone (Espagne), où Vincent d'Indy dirigea l'Orchestre de Pablo Casals pour sa Symphonie n 2 en si bémol Opus 57 en quatre mouvements, composée en 1902-1903, éditée chez Durand, fut critiqué le 1 novembre 1930 dans le Journal de Genève.
La conférence publique du 17 novembre 1920 de H. Lichtenberger, professeur à l’université de Paris, donnée salle du Bierhübeli sur la Légende de Saint-Christophe, opus 67, drame lyrique en trois actes et huit tableaux, sur un poème de Vincent d'Indy, composée de 1908 à 1915, publiée chez Rouart-Lerolle.
Plus surprenant, l’œuvre Veronica, opus 76, est due à un jeune littérateur suisse. Au printemps de 1913, Vincent d'Indy reçoit la visite de Charles Gos. Ce dernier lui apporte son drame en cinq actes, drame alpestre qui enchante d'Indy. Commencée en été 1914, cette œuvre fut achevée par d'Indy le 15 septembre 1920. Cette musique de scène pour flûte, hautbois, clarinette, basson, deux cors et quintette à cordes, n’a été ni jouée ni publiée.
La Sonate en ré majeur, opus 84, composée en 1924-1925 et éditée chez Rouart-Lerolle, fut créée le 5 mars 1926 dans la salle des Agriculteurs à Paris par Edwige Bergeron au violoncelle et Vincent d'Indy au piano. Cette création retint l’attention de la Gazette de Lausanne du 25 juillet 1926. On y loue la ferme allure, le sentiment éloquent et la technique plus aisée.
Ce même article cite aussi, du même concert, le Thème varié, fugue et chanson, opus 85, composée en 1925 et éditée chez Rouart-Lerolle, œuvre pour piano dédiée à Blanche Selva.
L'essentiel des conceptions musicales de d'Indy se trouvent dans le Cours de composition musicale, rédigé en commun avec Auguste Sérieyx « d'après les notes prises aux classes de composition de la Schola Cantorum ». Cet ouvrage forma plusieurs générations de musiciens, tels Albert Roussel, Déodat de Séverac, Erik Satie, Edgar Varèse, Arthur Honegger, etc., et apporte une conception originale de l'histoire de la langue musicale.
Vincent d'Indy est également l'auteur d'un grand nombre d'articles publiés dans des revues musicologiques.
Partisan de l'« harmonie », toujours conservateur et patriote, il n'adhérait guère aux esthétiques de Béla Bartók, Gustav Mahler ou Arnold Schönberg. Malgré tout, d'Indy imprima un caractère novateur durable à la musique française : les œuvres de sa dernière période créatrice, dite « période d'Agay », témoignent d'une grande faculté de renouvellement, saluée par l'ensemble de la critique de l'époque. En dépit des polémiques où s'affrontèrent debussystes et d'indystes, Vincent d'Indy fit connaître l'œuvre de Debussy à l'étranger, en tant que chef d'orchestre. Il salua dès 1902 Pelléas et Mélisande comme une œuvre essentielle, à un moment où la critique était généralement réservée ou hostile. Il encouragea le jeune Arthur Honegger, à qui il enseigna la direction d'orchestre au Conservatoire de Paris. Dans cette classe, il eut également pour élève le compositeur Darius Milhaud.
Après Louis Niedermeyer mais avant Nadia Boulanger, il fit œuvre de restaurateur de la musique ancienne et baroque, celle de compositeurs comme Giovanni Pierluigi da Palestrina, Claudio Monteverdi, Jean-Sébastien Bach ou encore Arcangelo Corelli, Christoph Willibald Gluck, André Cardinal Destouches, etc. Les « Concerts historiques » de la Schola Cantorum, qui attiraient l'élite artistique de Paris, de Léon Bloy à Debussy, révélèrent quantité d'œuvres anciennes que l'on ne chantait ou ne jouait plus. C'est dans ce contexte que Wanda Landowska tint une classe de clavecin rue Saint-Jacques. En tant qu'érudit et pédagogue, d'Indy insistait sur l'approche historique de son art, accompagné en cela par d'autres spécialistes de la Schola, comme Amédée Gastoué pour le chant grégorien et Maurice Emmanuel pour la musique grecque antique et les musiques traditionnelles françaises.
Certaines de ses restitutions sembleraient irrecevables aujourd'hui : en 1904, il orchestra, à la manière moderne, L'Orfeo de Monteverdi, en y ajoutant des clarinettes, par exemple. Mais dans ce domaine il est loin d'être le seul : déjà, en son temps, Mozart avait accompli un travail assez voisin en faisant accompagner les parties vocales du Messie de Haendel par le « petit orchestre symphonique » en usage à la fin du XVIII siècle. On peut juger qu'il alourdit ainsi la partition. L'anachronisme paraît encore plus flagrant dans le cas de l'opéra de Monteverdi, créé en 1607, soit trois siècles avant d'Indy. Mais, au début du XX siècle, il était difficile, sinon impossible, d'appréhender cette musique d'une manière véritablement scientifique : là-dessus, tout, ou presque, restait à découvrir.
L’art de Vincent d’Indy s’est largement fait connaître en Suisse, en Russie et aux États-Unis, notamment à travers des voyages, concerts, articles musicologiques et critiques. Admirateur de son génie orchestral, Claude Debussy saluait « la hardiesse tranquille de Vincent d'Indy à aller plus loin que lui-même. »
Né dans un milieu monarchiste, Vincent d'Indy ne se plia pas au Ralliement à la République, demandé par le pape Léon XIII, en 1892, dans son encyclique intitulée Au milieu des sollicitudes. En revanche, il n'adhéra jamais à l'Action française et tenait son monarchisme de sa tradition familiale.
Venant après le désastre de Sedan et la perte de l'Alsace et de la Lorraine (qui marquèrent toute la période, jusqu'au cataclysme de 1914), l'affaire Dreyfus amena d'Indy, comme d'autres, à un patriotisme exacerbé. Elle provoqua son engagement dans la Ligue de la patrie française, ligue anti-dreyfusarde à laquelle appartenaient également les peintres Edgar Degas et Auguste Renoir, ainsi que les écrivains ou poètes José-Maria de Heredia, Jules Verne, Pierre Louÿs, Théodore Botrel, Frédéric Mistral… Mais cette ligue, qui s'opposait à l'extrémisme, fut finalement rejetée par les anti-dreyfusards. Elle avait aussi pour originalité de ne pas exploiter l'antisémitisme à ses fins, si bien que l'engagement de Vincent d'Indy ne l'empêcha nullement d'accueillir plusieurs élèves juifs, tels que Roland-Manuel et Marcel Mihalovici, au sein de la Schola Cantorum, ni de publier les œuvres du compositeur baroque italien Salomone Rossi. Côté professeurs, la grande claveciniste polonaise d'origine juive Wanda Landowska enseigna à la Schola Cantorum de 1900 jusqu'à ce que l'Allemagne la retienne prisonnière en 1914-1918.
La Légende de Saint-Christophe, qui peut être considéré comme un drame lyrique symboliste, est un vaste mystère inspiré du théâtre médiéval. Il contient de grandes beautés. Conçu dès 1903, en pleine affaire Dreyfus, il présente certes des attaques contre la judaïté, avoisinant celles contre la franc-maçonnerie et le socialisme révolutionnaire, mais ces allusions sont surtout notables dans la mise en scène de 1920 (date de création de l'œuvre). D'Indy affirmait, comme Wagner, que l'invention musicale était impossible aux Juifs, selon lui peuple sans terre qui ne pouvait donc qu'imiter.
Son antijudaïsme se double d'un anticapitalisme opposé aux doctrines révolutionnaires de son temps. Sur ces questions, son point de vue est donc différent de ce qu'exposait Marx dans Le Capital, ou de l'antijudaïsme développé par ce dernier dans son article intitulé Sur la Question juive. Pour d'Indy, « l'orgueil, la jouissance et l'argent » sont en conflit avec « la foi, l'espérance et la charité », c'est-à-dire les trois vertus théologales chrétiennes. On sait que la chrétienté médiévale rejetait le capitalisme.
C’est souvent lors de voyages d’agrément, de tournées d’orchestres ou tout simplement de visites d’amis, que Vincent d’Indy se rendit en Suisse. La Suisse ne fut jamais sa destination principale, mais un « détour pratique » lors de ses multiples déplacements en Italie, Allemagne ou dans les pays de l’Est (rappelons que d’Indy était un partisan de la musique de Wagner et de la Tétralogie, et qu’il a rencontré Brahms, Liszt, Wagner et Richard Strauss en personne).
En 1879, Vincent d’Indy passe à Bâle pour voir les toiles de Holbein et de Rembrandt. Mais le premier véritable voyage en Suisse fut en mai 1880, en compagnie de sa femme. Ce séjour suisse resta très bref car ce n’était qu’un prétexte, l’objectif était l’Allemagne (visites de Nuremberg, Munich…) et l’Autriche (Vienne…).
C’est en août 1884 qu'il découvrit mieux la Suisse. Après s’être reposé quelques semaines en Ardèche, Vincent d’Indy partit à pied à travers la Suisse (puis à travers l’Allemagne…). Il y note quelques idées musicales, y peint des aquarelles et aime à se promener dans la nature.
En 1896, d’Indy dirige plusieurs concerts à Montreux. À partir de l’été 1902, Vincent d’Indy fera vraiment connaissance avec la Suisse. Dans une lettre à Auguste Sérieyx du 23 août (écrite aux Faugs), d’Indy dépeint son voyage à Genève. Il admire le Mont Blanc mais s’indigne des musiques marchandes, tromperies et « manifestes saletés ».
À partir de cette date, plusieurs voyages vont se succéder. Celui de 1910 reste minime. En été 1911 (en France, les grandes vacances scolaires étant en juillet-août-septembre, la plupart des gens profitent de ces trois mois pour voyager), la Suisse est à nouveau attrayante pour sa nature florissante. D’Indy écrit ses impressions musicales sur l’eau : « Le torrent ne fait que la quinte diminuée ; j’ai été en observer beaucoup ; la mer, elle, fait une octave ».
Erik Satie lui rend hommage : « J'ai toujours été un mauvais élève - un cancre. Mais je dois dire qu'avec d'Indy j'ai beaucoup travaillé, et que je conserve le meilleur souvenir des sept années passées auprès de cet homme, si bon et si simple. » Le 17 janvier 1928, la Gazette de Lausanne résume la conférence de Vincent d’Indy sur Beethoven et ses sonates donnée le 13 janvier à la Maison du peuple. Le critique est déçu, voire déconcerté, par les propos de d’Indy. Le 1 octobre 1930, Charles Chaix écrit sur les dernières œuvres de d’Indy dans le Journal de Genève.
Le 4 décembre 1931, parmi les très nombreux journaux qui relatèrent la mort de Vincent d’Indy (il meurt le 2 décembre), on pouvait trouver les articles de la Gazette de Lausanne et du Journal de Genève. Le 5 décembre de la même année, Henri Gagnebin pour le Journal de Genève conclut ainsi son article : « Et maintenant l’infatigable travailleur prend son repos ».
Enfin, le 29 janvier 1933, la Gazette de Lausanne retrace la vente aux enchères de la bibliothèque personnelle de Vincent d’Indy qui eut lieu le 20 janvier à l’hôtel Drouot à Paris.
Un lycée public situé à Privas en Ardèche porte le nom de lycée Vincent d'Indy.
À Outremont (Montréal), l’école de musique Vincent-d'Indy, située sur la rue du même nom, est affiliée à l’université de Montréal; la station de Métro à proximité, Édouard-Montpetit, devait à l’orgine être nommée «Vincent d’Indy».
Alexis Corbière, militant d'origine trotskiste, demande en juillet 2010 le changement de nom du collège Vincent d'Indy (situé à Paris, dans le 12 arrondissement). Corbière obtient finalement ce changement de nom le 12 février 2013. Désormais, le collège porte le nom de Germaine Tillion. Cette forme de censure rappelant certaines pratiques révolutionnaires ou staliniennes a été diversement appréciée.
L'astéroïde de la ceinture principale d'astéroïdes « (11530) d'Indy » a été nommé en hommage au compositeur.
Anciennement Chœur de la Schola Cantorum, le Chœur Vincent d’Indy s'est constitué depuis 1995 en Association régie par la loi de 1901, et est reconnu depuis 2004 association d’intérêt général. Le chœur est formé d’un noyau stable d’environ 30 choristes de bon niveau dirigés par Sébastien Amadieu.