Clarinette de basset Solo
Clarinette de basset + ...
Pour les débutants
Compositeurs

Luigi Dallapiccola

Tous Compositions

Compositions pour: Clarinette de basset

Wikipedia
Vous pouvez partager vos connaissances en l’améliorant (comment ?). Pour plus d’informations, voyez le projet musique classique.
Luigi Dallapiccola, né le 3 février 1904 à Mitterburg (aujourd'hui Pisino), dans le Comitat d'Istrie, et mort le 19 février 1975 à Florence (Toscane), est un pianiste et compositeur italien des périodes moderne et contemporaine.
Luigi Dallapiccola est né à Mitterburg (Pisino jusqu'en 1945, puis Pazin en Yougoslavie, aujourd'hui Croatie) dans le Comitat d'Istrie appartenant alors à l'Autriche-Hongrie à environ 40 km de Trieste. Son père, Pio Dallapíccola (1869-1951), professeur de latin et de grec, était directeur du « Realgymnasium » local. Pio Dallapíccola était un important activiste qui militait pour obtenir l'indépendance de l'Istrie.
En 1914, Luigi entre au collège de son père tout en continuant ses études de piano commencées quelques années auparavant. En 1915, lors de l'entrée en guerre de l'Italie, le gouvernement autrichien ferme le collège que dirige le père de Luigi. En 1917, le père est arrêté comme « élément subversif » et sa famille est assignée à résidence à Graz. Malgré les difficultés de ce moment, Luigi pourra assister à de nombreuses représentations d'opéras dans cette ville, et sera très marqué en particulier par les opéras de Wagner. Sa vocation de compositeur naît à cette époque.
La guerre terminée, la famille revient à Pisino et Luigi peut faire des études de musique à Trieste, avec Alice Andrich Florio et Antonio Illersberg (it); ce dernier lui fait découvrir en 1921 le Manuel d'harmonie d'Arnold Schönberg, qui aura sur lui une profonde influence tout au cours de sa carrière.
En 1922, Luigi va continuer ses études à Florence, qui deviendra son lieu de résidence jusqu'à la fin de sa vie. Il étudie le piano avec Ernesto Consolo, et la composition au début avec Roberto Casiraghi et Corrado Barbieri, et ensuite avec Vito Frazzi.
L'année 1924 sera une année très importante, puisque Dallapiccola obtient son diplôme de piano et assiste, le 1 avril, à une représentation, à la Sala Bianca du palais Pitti, du Pierrot lunaire, dirigé par Schönberg lui-même : cet évènement aura une importance décisive pour sa future carrière. Dallapiccola compose alors ses premières œuvres : des chants sur des textes du poète Biagio Marin (1924-26), quatre chants Della mia terra sur des textes de chansons populaires d'Istrie, et la Canzone del Quarnero sur le poème homonyme de Gabriele D’Annunzio (1930).
L'ambiance de Florence sera déterminante pour sa formation et sa carrière de concertiste comme pianiste. En 1930, il commence à se produire avec son ami et violoniste Sandro Materassi. Cette collaboration se transformera en une amitié fraternelle de plus de quarante années. Ils diffusaient la nouvelle musique, entre autres celle de Debussy, Ravel, Stravinsky et Jánacek.
A eu également une grande importance le voyage à Berlin et à Vienne en 1930, lors duquel il a pu assister à des représentations des opéras Elektra et Salomé de Strauss, qui l'impressionnèrent; Simon Boccanegra, qui lui a fait découvrir que Verdi « n'était pas seulement ce qu'on lui avait enseigné »; la Première Symphonie de Mahler. En 1931, diplômé en composition, il fait la connaissance de Riccardo Malipiero et d'Alfredo Casella.
Dallapiccola assiste en 1932 à la création du Torneo nocturno, un opéra de Gian Francesco Malipiero, qui lui causera une grande impression et aura une influence sur son propre œuvre.
En 1934, il obtient le poste de professeur de Piano Complementario au Conservatoire Luigi Cherubini de Florence (où il a pour élève notamment Ernesto Rubin de Cervin Albrizzi), tandis que le Divertimento in quattro esercizi termine ses expériences juvéniles, faisant le « premier pas vers l'indépendance ». La Musique pour trois pianos (Inni) obtient le premier prix au « Concorso internazionale del Carillon ».
Dans les années trente, il reçoit des récompenses dans les concours internationaux avec la Partita pour orchestre. En 1938, il épouse Laura Coen Luzzatto, qui deviendra vite indispensable pour le développement du langage de Dallapiccola.
En 1936, il termine la troisième série des Chœurs de Michelangelo Buonarroti, et commence Tre laudi, une œuvre où il utilise pour la première fois une série complète de douze notes. Il continue à maintenir des contacts internationaux avec des personnalités importantes; il voyage à Prague, Vienne, Paris; il fait la connaissance d'Alban Berg à Florence; de Darius Milhaud et Francis Poulenc, à Paris; il obtient l'autorisation d'Antoine de Saint-Exupéry pour écrire un livret à partir du roman Vol de nuit. Avec la transcription du Ritorno di Ulisse in patria, de Monteverdi, Dallapiccola aborde pour la première fois la figure mythique d'Homère : son intention était d'adapter l'Ulysse montéverdien au théâtre musical contemporain, une édition sans prétentions musicologiques. Cette publication marque le début de la collaboration avec la maison d'édition Edizioni Suvini Zerboni, de Milan, qu'il a poursuivie durant toute sa vie.
Dallapiccola réagit avec indignation aux persécutions raciales de 1938, d'où les Canti di prigionia. En 1939, il est nommé académicien de Santa Cecilia, et l'année suivante, il est appelé à occuper, « pour mérites éminents », la chaire de Composition du Conservatoire de Florence. Dans une atmosphère de confusion générale et d'incertitudes est créé l'opéra Volo di notte (Vol de nuit).
Les années de la guerre, de 1942 à 1945, seront période pleine d'angoisse et de souffrances. Lorsque tombe le gouvernement de Mussolini, l'Italie est occupée par les troupes allemandes et les déportations de juifs commencent. Dallapiccola, qui était marié avec Laura, de religion juive, fut forcé d'abandonner son travail et sa maison à Florence pour se cacher chez des amis, dans une villa de Fiesole. Là sont nées les premières ébauches de l'opéra Il prigioniero (son œuvre est fortement imprégnée de ses expériences personnelles : la réclusion à Graz, la figure menaçante de Philippe II, les persécutions raciales contre son épouse).
La libération de Florence, le 11 août 1944, est accueillie par une explosion de joie. Dallapiccola renonce au poste de professeur de composition, pour recommencer à enseigner le pianoforte complementare. Le 1 décembre naît sa fille, à qui il donne le nom d'Annalibera. Il renoue ses grands contacts internationaux : à Londres, il obtient la réadmission de l'Italie dans la Société internationale de musique contemporaine. Pour la première fois, sa musique est jouée aux États-Unis (New York, Due liriche di Anacreonte). Il commence à cette époque une collaboration avec le journal Il Mondo, dirigé par Alessandro Bonsanti, pour la page de musique. En 1949, il trouve enfin le courage d'écrire au compositeur autrichien Arnold Schönberg, à l'occasion de ses soixante-quinze ans, pour lui annoncer la dédicace des Tre Poemi.
En 1950 est représenté Il prigioniero au Maggio Musicale Fiorentino, pendant qu'il compose, pour l'année jubilaire, Job : una sacra rappresentazione. Sa renommée internationale ne cesse de croître : Serge Koussevitzki l'invite à faire un cours à Tanglewood (où il aura comme élève le jeune Luciano Berio), alors que Il prigioniero est représenté au Juilliard Theatre de New York. Il commence les Canti di liberazione, et lors de son second voyage aux États-Unis, il fait la connaissance de Thomas Mann, qui lui rendra visite à Florence en 1954; toujours à New York, il rencontre Toscanini, et voyage en automobile jusqu'au Mexique (où il assiste pour la première fois à un concert consacré entièrement à sa musique). Ce voyage a conduira à une réflexion autobiographique qui apparaît dans Ulisse.
Il est invité à donner des classes de maître au Queens College de New York et à l'Université de Californie. En 1949, à Milan, il sera l'un des organisateurs du Premier Congrès international de la musique dodécaphonique, avec Riccardo Malipiero et des collègues plus jeunes tels que Camillo Togni et Bruno Maderna.
En 1968 a été représenté à Berlin son Ulisse, opéra sur un livret écrit par lui d'après l'Odyssée; cet opéra est le résultat d'un travail de plus de dix ans que le compositeur décrit comme « le résultat de toute une vie ».
En 1972, il compose Commiato pour voix et instruments, avec un titre prophétique : ce sera sa dernière composition.
Luigi Dallapiccola s'éteint à Florence le 19 février 1975, d'un œdème pulmonaire, dans sa maison de la via Romana 34 (à l'intérieur du Palazzo di Annalena).
Humaniste de gauche, Luigi Dallapiccola traite dans ses opéras et ses cantates le thème de l'homme qui, au sein d'une société essentiellement hostile, se cherche sans pouvoir aller au bout de cette quête.
Musicalement, Dallapiccola est influencé par le dodécaphonisme, qu'il traite cependant dans la tradition italienne du bel canto. Selon Jacques-Emmanuel Fousnaquer, « de tous les musiciens italiens nés au tournant du siècle, lui seul a les qualités d'homme de synthèse qui lui permettent de se maintenir au premier plan dans la tourmente dodécaphonique. [...] C'est, chez lui, une démarche profondément voulue, consentie, nécessaire, qui correspond à des aspirations expressives sincères. Son emploi du langage sériel reste d'ailleurs très souple et n'a que peu à voir, à cet égard, avec le sérialisme plus dogmatique, webernien, auquel s'apprête à succomber Stravinsky ».
Pendant ses dernières années, il explore son propre style, une musique sérielle plus dépouillée.
Au cours de sa vie, Dallapiccola a reçu de nombreuses distinctions : en 1953, il est devenu membre de l'Académie des beaux-arts de Bavière, puis il a été nommé membre de l'Académie de l'art de Berlin (1958), de la Royal Academy of Music de Londres (1969) et de l'Académie de musique et de l'art de Graz (1969). Il a reçu en outre le Grand Prix pour la musique de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, le prix Ludwig-Spohr de la ville de Brunswick, le prix Moretti d'oro de la région Frioul-Vénétie Julienne, le prix Arthur-Honegger à Paris (1972), le prix Feltrinelli pour la musique attribué par l'Accademia Nazionale dei Lincei (1973) et le prix international d'art Albert-Schweitzer.
Il a été fait docteur honoris causa de l'Université de Durham et de l'Université d'Édimbourg (en 1973); la même année il a été fait chevalier grand-croix de l'Ordre du Mérite de la République italienne.
Le 21 mai 1976, le recteur de l’Université de Bologne Tito Carnacini, a conféré à Luigi Dallapiccola et à Goffredo Petrassi le titre de docteur honoris causa pour les arts, la musique et le spectacle; c'est la veuve de Luigi Dallapiccola qui a reçu le diplôme.