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York Bowen

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Compositions pour: Clarinette de basset

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Edwin York Bowen né à Crouch Hill (un quartier de Londres), le 22 février 1884 et mort dans cette même ville, le 23 novembre 1961 est un compositeur et pianiste britannique. Outre le piano, Bowen était un interprète accompli au cor et à l'alto ; il jouait de l'orgue et dirigeait l'orchestre. Bowen a beaucoup apporté à la musique britannique, notamment par ses compositions et son rôle pédagogique à la Royal Academy of Music où il est professeur de piano de 1909, jusqu'à 1959.
Étiqueté par le sobriquet bien réducteur et inexact de « Rachmaninoff anglais » – alors même que Bowen était connu du tout Londres avant que le russe n'y soit joué, Henry Wood déclara que Bowen n’avait jamais eu la place de compositeur qu’il méritait et en effet il fut virtuellement écarté du devant de la scène après la première guerre en raison de l'idiome post-romantique de son langage, position qu'il partage avec nombre de compositeurs, tels Holbrooke ou Korngold pour n'en citer que deux.
Les œuvres, en partie restées inédites et dont on compte plus de 160 numéros, sont aujourd'hui redécouvertes et publiées, notamment par les efforts de la York Bowen Society. Bowen mérite une reconnaissance pour une œuvre plus que personnelle, parsemée de chefs-d'œuvre à la maîtrise parfaite, notamment pour sa musique pour piano, dont il est l'un des représentants les plus remarquables.
York Bowen est né à Crouch Hill dans la banlieue nord de Londres. Il est le troisième fils d'un riche distillateur de whisky. L'enfant passe une jeunesse aisée et privilégiée. C'est sa mère, musicienne, qui commence à lui apprendre les rudiments, puis le garçon est inscrit successivement dans différentes institutions musicales : au North Metropolitan College of Music (que dirigeait le père de son ami Benjamin Dale), puis il étudie le piano avec Alfred Izard au Conservatoire de Blackheath. Enfant prodige, dès huit ans, il est capable d'interpréter un concerto pour piano de Dussek.
En 1898, à seulement quatorze ans, il décroche la prestigieuse bourse Erard (Erard Scholarship) de la Royal Academy of Music. Il y étudie pendant sept ans jusqu'en 1905 : le piano avec Tobias Matthay (1858–1945), grand pédagogue, excentrique célèbre, maître, entre autres de Felix Swinstead, Irene Scharrer, Harold Craxton, Myra Hess, Moura Lympany et Eileen Joyce. Matthay avait lui-même étudié la composition avec William Sterndale Bennett et le piano avec William Dorrell. Il avait fait une étude approfondie de la technique pianistique d'Anton Rubinstein dans les années 1880–1890, du temps où le maître russe se produisait partout en Europe et en Angleterre.
Pour la composition, Bowen suit les cours de Frederick Corder. Élève lui-même de Ferdinand Hiller Corder a formé une ribambelle de compositeurs anglais de talent : Granville Bantock, Joseph Holbrooke, Alan Bush, Arnold Bax, Eric Coates ou Benjamin Dale. Il complète sa formation en jouant de l'orgue et surtout de l'alto et du cor pour lesquels en tant que compositeur il écrit au cours de sa carrière des œuvres importantes. À l'alto, Bowen est aussi à l'aise qu'au piano, pouvant interpréter un arrangement de la Sonate pour cor op. 17 de Beethoven avec un excellent contrôle. Ses collègues sont les futurs compositeurs Arnold Bax, Montague Phillips ou l'altiste Lionel Tertis (1876–1975), avec qui il joue dans l'orchestre du Queen’s Hall sous la baguette de Henry Wood. Tertis lancé dans un mouvement de promotion moderne, lui commande toujours plus de concertos ou de sonates dévolus à l'instrument. Avec Arnold Bax et Benjamin Dale, Bowen est le premier compositeur à augmenter le répertoire de l'instrument moderne. Un autre de ses amis, élève de Corder à l'Académie, est Benjamin Dale (1885–1943). Monica Watson, écrit que les deux compères étaient inséparables et passaient « de nombreuses heures ensemble à l’opéra [...] écoutant du Wagner, si émus qu’ils marchaient ensuite (pendant des heures) ensemble dans les rues. » Dale après la Grande-Guerre obtient un poste de professeur d'harmonie à l'Académie et en fut directeur en 1936.
En 1903, York Bowen remporte un prix de composition (le Charles Lucas Prize) avec un poème symphonique, The Lament of Tasso, donné sous la baguette de Henry Wood en septembre, l'année précédente. Pendant les dix premières années du siècle, il compose trois concertos pour piano qu'il interprète, à dix-neuf ans aux Proms de Londres, sous la direction de Hans Richter (1 en 1904 et 3 en septembre 1908) et Henry Wood (2 mai 1906 au Queen’s Hall). Il décroche aussi le prix Hine et Dove toujours pour la composition et les prix Heathcote Long, Sterndale Bennett et Walter Macfarren pour le piano. Après avoir écouté son premier concerto pour piano, Bowen est salué par Camille Saint-Saëns comme « le plus remarquable des jeunes compositeurs britanniques », opinion partagée par nombre de ses contemporains. Il compose ses deux premières symphonies et de multiples pièces pour piano, de musique de chambre notamment avec alto, pour Lionel Tertis.
En 1906, il reçoit une ovation pour sa Symphonic Fantasia et même Richter, le chef d'orchestre, applaudit avec le public.
En 1909 à vingt-cinq ans, il est nommé professeur de piano à la Royal Academy of Music où il effectuera toute sa carrière d'enseignant. Son temps outre les cours, est mobilisé par la participation aux jury des concours.
Avant la première Guerre, en tant qu'interprète, il est considéré comme l'un des plus brillants pianistes concertistes depuis Anton Rubinstein (qui a donné des concerts dans les années 1880 et 1890 en Angleterre). Son répertoire témoigne des capacités extraordinaires de l'interprète. S'il défend les compositeurs anglais tels Alexander Mackenzie, Paul Corder – le fil de Frederick –, des sonates de McEwen et de son ami Benjamin Dale, il interprète la sonate de Glazounov, celle en si mineur de Chopin et le premier Concerto de Tchaïkovski plusieurs fois. Il participe à la création de quelques œuvres majeures, telle en 1907 la première en Angleterre du concerto pour trois pianos (Kv. 242) de Mozart, aux côtés de Henry Wood et Frédéric Kiddle. Il est très demandé comme pianiste pour accompagner ou participer à des ensembles de musique de chambre, par exemple avec Joseph Szigeti, Michael Zacharewitsch (1879–1953) ou Efrem Zimbalist. Cette fréquentation des virtuoses en retour nourrit son œuvre et il écrit des pages dédiées à Carl Dolmetsch, Léon Goossens, Beatrice Harrison, Pauline Juler ou Gareth Morris.
En février 1912, sa deuxième Symphonie est donnée au Queen’s Hall sous la baguette de Landon Ronald.
Il se marie en avril 1912 avec la fille d'un pasteur et chanteuse, Sylvia Dalton. Le couple n'aura qu'un fils unique, Philip, né l'année suivante.
Pendant la Grande Guerre, il s'enrôle au sein des Scots Guards où il est corniste jusqu'en 1916 : il est réformé après une pneumonie contractée en France.
Après guerre, le climat musical changeant, l'élan du succès est perdu pour le compositeur doté d'un caractère modeste. Mais il reste un interprète toujours applaudi. En tant que soliste, York Bowen a été le premier pianiste à enregistrer le Concerto pour piano nº 4 de Beethoven en 1925, avec ses propres cadences. Il laisse d'autres œuvres au disque, dont quatre de ses propres pièces.
Quand son temps n'est pas pris par ses activités pédagogiques, en tant qu'interprète, il crée des œuvres majeures : en 1928 il tient la partie de soliste de la Sinfonia Concertante de William Walton. À son répertoire figurait aussi la Sonate en sol mineur op. 22 de Nikolaï Medtner (1880–1951). Bien que Medtner vive au nord de Londres pendant ses dernières années, les deux hommes semblent ne s'être jamais rencontrés.
Bowen se produit à la fin des années 1930, en duo de piano avec un de ses collègues, le jeune professeur de la Royal Academy of Music, Harry Isaacs qui rencontre un grand succès. Lorsque Isaacs, après guerre, fonde un trio, il lui commande une œuvre, le Trio en mi mineur, op. 118.
Bowen impressionne l'excentrique Kaikhosru Sorabji (1892–1988), compositeur et critique, qui juge dans son livre Mi Contra Fa, son quatrième Concerto (1929, mais créé seulement en 1937), comme la plus grande partition pour piano et orchestre jamais écrite par un Anglais. Du point de vue pianistique, il le considère comme le seul grand maître anglais de l'instrument, notamment pour ses 24 Préludes op. 102 :
« Cette œuvre est la plus belle musique anglaise de piano écrite à notre époque [...]. Avec York Bowen nous sommes dans la grande tradition de l'écriture de piano, la tradition à laquelle appartiennent des hommes tels que Ravel, Rachmaninov et Medtner, mis à part leur individualité et leurs idiomes différents. York Bowen est le maître de tous les genres d'écriture pour le piano. Grand artiste qu'il est, il n'utilise pas les extrémités de pacotille et la vacuité du virtuose, mais il résulte une puissance incandescente et riche expression, une belle pensée musicale, très intéressante et personnelle. [Sa musique est d'une] inépuisable invention pianistique, d'une subtilité et d'un raffinement harmonique, fascinant et imaginatif, d'une substance musicale élevée et distinguée, d'une perfection et d'une finesse de jugement équilibré. Tout est combiné pour produire une expérience esthétique rare et délicieuse [...] York Bowen est, à l'heure actuelle, l'unique compositeur anglais dont les œuvres peuvent à juste titre, être considérées comme celles d'un grand maître de l'instrument, comme Rachmaninov l'était ou Medtner l'est. »
En 1959, il prend sa retraite et meurt brutalement le 23 novembre 1961 en faisant ses courses.
La York Bowen Society associée à la Royal Academy of Music ont fondé un prix York Bowen en son honneur.
La dette la plus importante pour les caractéristiques stylistiques sont Richard Strauss et plus tard Debussy. S'il voue une admiration sans borne aux Français Debussy et Ravel, il rejette fermement Stravinsky.
Le catalogue d'opus de York Bowen est composé de 160 numéros et d'un certain nombre de pièces sans numéro, œuvres pédagogiques, ou restées en manuscrits. Il écrit pour le piano de l'enfantine aux redoutables exercices d'études, extrêmement exigeants pour des pianistes confirmés et des sonates – six, composées tout au long de sa carrière entre 1900 et 1961 – préludes ou danses. En musique de chambre, il exploite sa connaissance de tous les instruments qu'il joue (piano, alto, cor) pour des œuvres dans toutes sortes de combinaisons du duo, jusqu'au quintette en passant par le quatuor à cordes. Il compose quatre concertos pour piano et quatre symphonies (dont la dernière est perdue). Quant à la musique vocale, il compose des mélodies accompagnées en général du piano, mais aussi d'instruments en formation chambriste et quelques pièces sacrées.
Bowen a établi l'édition d'œuvres de la littérature pour piano : le piano de Mozart, entre 1931 et 1932 et une édition Chopin, comprenant Nocturnes, Préludes, Valses, Ballades et Scherzos entre 1948 et 1950.
York Bowen est également l'auteur de deux livres sur la technique pianistique :
Les pièces pédagogiques de York Bowen se fondent souvent sur les problématiques que son maître, Tobias Matthay avait lui-même exposées dans ses ouvrages ou dans ses cours.