Compositeurs

Anne-Amélie de Brunswick

Clarinette
Alto
Violoncelle
Piano
Organ
Divertimento
Trio
par alphabet
Divertimento in B-flat major (Divertimento en si bémol majeur)Organ Trio in C major
Wikipedia
Anne-Amélie de Brunswick (Anna Amalia von Braunschweig-Wolfenbüttel en allemand), duchesse de Saxe-Weimar-Eisenach, née le 24 octobre 1739 à Wolfenbüttel et morte le 10 avril 1807 à Weimar, exerça la régence pour son fils mineur de 1758 à 1775. Femme politique avisée, elle est également connue pour ses talents de pianiste et de compositrice.
Anne-Amélie est le cinquième enfant et la deuxième fille de Charles I, duc de Brunswick-Wolfenbüttel et de Philippine-Charlotte de Prusse. Elle étudie le clavecin et la composition auprès de Friedrich Gottlob Fleischer (1722-1806), compositeur et musicien de la cour, ainsi qu’avec le Kappelmeister Ernst Wilhelm Wolf.
Nièce de Frédéric II de Prusse, elle est un parti intéressant pour les cours protestantes allemandes et épouse à 17 ans, en 1756, Ernest-Auguste II Constantin, duc de Saxe-Weimar et de Saxe-Eisenach, 19 ans, fils du duc Ernest-Auguste I, qui avait en son temps employé Jean-Sébastien Bach. Dès l'année suivante, elle lui donne un fils, Charles-Auguste ; elle est bientôt de nouveau enceinte mais son mari meurt en 1758, avant la naissance de leur second enfant, Constantin.
Enceinte et bien qu'encore légalement mineure, elle se voit confier non seulement la tutelle de ses enfants, mais également la régence du duché.
Elle confie l'éducation de ses fils à de grands penseurs tels que Wieland, Goethe ou Knebel qui élèvent les deux garçons dans une atmosphère libérale et humaniste.
En 1775, elle remet le pouvoir à son fils Charles-Auguste qui vient d'avoir 18 ans, après lui avoir donné en mariage la princesse Louise de Hesse-Darmstadt dont les sœurs aînées Frédérique-Louise et Wilhelmine-Louise ont respectivement épousé le prince héritier de Prusse (deuxième mariage) et le Tsarévitch, fils et successeur de Catherine II sous le nom de Paul 1 (premier mariage sans postérité).
À Weimar, elle fait encore venir les musiciens et les écrivains les plus en vue de son temps : Herder, Lichtenberg et le plus grand des écrivains Allemands, Goethe, dont elle met en musique le poème Erwin et Elmire. La première a lieu le 24 mai 1776 à Weimar. Friedländer en a écrit une réduction pour piano-chant en 1921.
Pour retenir ces sommités à sa cour, elle leur donne des fonctions officielles : précepteur de ses enfants, intendant, etc.
En 1788, elle séjourne en Italie où elle rencontre Angelica Kauffmann qui fait son portrait en 1789 (Weimar, Klassik Stiftung), ainsi que Paisiello dont l'œuvre vocale a sur elle une certaine influence. Elle compose, aussi, une symphonie, de la musique de chambre, vocale, sacrée, un opéra et une opérette.
Elle meurt en 1807, dans une Allemagne occupée par la soldatesque napoléonienne, mais qui prend conscience d'elle-même. Son fils a pu conserver ses États et elle a marié son petit-fils Charles-Frédéric à Marie Pavlovna de Russie (fille de Paul I et de sa seconde épouse Sophie-Dorothée de Wurtemberg et sœur de deux tsars Alexandre I et Nicolas I). Son arrière-petite-fille Augusta, par son mariage avec Guillaume I de Prusse, sera la première impératrice de l'Allemagne unifiée.
C'est à partir de 1775, année de la majorité de son fils Charles-Auguste, que la duchesse Anne-Amélie de Brunswick réunit un salon littéraire, le Musenhof ; « on y discutait des livres qu'on venait de lire, des pièces de théâtre jouées, des événements musicaux de la saison, ou encore on collaborait à des journaux ou des revues de Weimar, Tiefurt ou Iéna. » L'assemblée se réunissait au palais Wittum, qu'Anne-Amélie avait fait aménager en 1774, à la résidence d'été d'Ettersburg ou au château de Tiefurt. Le salon rassemblait aussi bien des aristocrates que des bourgeois, des courtisans, des hauts fonctionnaires, des écrivains, des artistes ou des savants. Parmi cet aréopage de beaux esprits empressés, la duchesse distinguait le poète et philosophe Christoph Martin Wieland, dont elle avait fait depuis 1772 le précepteur de ses deux fils. Au nombre des hôtes célèbres de cette coterie, on doit porter Goethe, le philosophe et théologien Johann Gottfried von Herder, directeur général de Weimar, les femmes de cour Luise von Göchhausen et la baronne Henriette von Fritsch (née baronne Wolfskeel von Reichenberg), les magistrats Friedrich Hildebrand von Einsiedel et Karl Siegmund von Seckendorff, l'écrivain et premier page de la cour Johann Karl August Musäus, le maître de danse princier Johann Adam Aulhorn, etc.
L’expression « Jardin des Muses de Weimar » (Weimarer Musenhof) a été popularisée par l’ouvrage homonyme de Wilhelm Bode. À cause de ses connotations idéalistes et élogieuses, les historiens de la littérature s'en défient aujourd'hui.