Compositeurs

Antoine de Bertrand

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Musique religieuse
Cantique
par popularité

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25 Chansons à 4 parties, Livre 3

A

Airs spirituelsAmour archer d’une tirade rontAmour me tue, et si ne je veux direAmour, donne moy paix ou trèveAvecques moy pleurer vous devriez bien

B

Beauté dont la douceur pourroit vaincre les RoysBien qu’à grand tort, il te plaist d’allumer

C

Ce ne sont qu’ains, qu’amorces et qu’apasCe ris plus doux que l’œuvre d’un abeilleCertes mon œil fut trop avantureuxCes deux yeux bruns, doux flambeaux de ma vieCes liens d’or, cette bouche vermeilleCet œil besson dont, goulu, je me pais

D

Dans le serain de sa jumelle flammeDittes, maitresse, hé que vous ay-je fait!Donques pour trop aymer il faut que je trespasseDouce beauté à qui je doy la vieDouce beauté qui me tenez le cœurDoux fut le trait, qu’Amour hors de sa trousse

H

Ha Seigneur Dieu, que de graces éclosesHé, Dieu du ciel, je n’eusse pas penséHeureuse fut l’estoille fortunée

J

Je meurs, helas, quand je la voy si belleJe ne sçaurois aymer autre que vousJe ne suis seulement amoureux de MarieJe parangonne à ta jeune beautéJe parangonne au soleil que j’adoreJe suis tellement amoureuxJe suis un demi-dieuJe veux chanter en ces vers ma tristesseJe veux mourir pour tes beautez, MaistresseJe voudrois estre Ixion et TantaleJe vy ma Nymphe entre cent damoiselles

L

Las ! pleust à Dieu n’avoir jamais tastéLas je me plains de mile et mile et mileLas! pour vous trop aymer, je ne vous puis aymerLas! sans espoir je languis à grand tortLe ciel ne veut, Dame, que je joüisseLes Amours de Pierre de Ronsard à 4 parties, Livre 1Les Amours de Pierre de Ronsard à 4 parties, Livre 2

M

Marie, qui voudroit vostre nom retournerMignonne, baisez moy, non, ne me baisez pasMon Dieu, mon Dieu, que ma maistresse est belle

N

Nature ornant la dame qui devoit

P

Plus que jamais je veux aymerPour-ce que tu sçay bien que je t’ayme mieuxPourquoy tournez vous voz yeuxPrenez mon cœur, dame, prenez mon cœur

Q

Qu’en tout endroit toute chose se muëQuand en songeant ma folastre j’acoleQuand je serois un Turc, un Arabe ou un ScytheQuand je vous dys Adieu, Dame, mon seul apuyQuand ma maistresse au monde print naissanceQui voudra voir comme un Dieu me surmonteQui voudra voir dedans une jeunesse

S

Si doucement le souvenir me tenteSi jamais homme en aymant fut heureux

T

Telle qu’elle est dedans ma souvenanceTes yeux divins me promettent le donTout me déplait, mais rien ne m’est si grief

V

Veu que tu es plus blanche que le lizVous ne le voulez pas, et bien, j’en suis content

Œ

Œil qui mes pleurs de tes rayons essuye
Wikipedia
Antoine de Bertrand, est né à Fontanges (Cantal) vers 1540. Il est compositeur de musique spirituelle et profane, actif à Toulouse, (Haute-Garonne), et meurt à proximité de cette ville vers 1580.
Il est né vers 1540 à Fontanges, Cantal.
Les pièces liminaires des éditions des Amours de Ronsard, publiées à partir de 1576, révèlent que Bertrand était entouré d’un milieu humaniste, composé de poètes, musiciens et notables. On y trouve le dramaturge Robert Garnier, toulousain depuis 1562, Jacques Salomon, Guillaume Boni, maître des enfants de la Cathédrale Saint-Étienne de Toulouse et compositeur comme lui de pièces sur des sonnets de Ronsard, Louis Du Pin et Jean de Rangouse, conseillers du roi au Parlement de Toulouse, les poètes Pierre de Brach, Pierre Le Loyer et Jacques Grévin, enfin Gabriel de Minut, seigneur et baron du Castera, gentilhomme toulousain, sénéchal de Rouergue, maître des requêtes de la reine mère, etc., dédicataire d’œuvres d’autres poètes du temps. Le sonnet de Grévin qui figure dans le Premier livre des Amours est aussi publié dans une édition de 1561 de son Théâtre… ensemble la seconde partie de l’Olimpe et de la Gélodacrye, ce qui révèle une amitié déjà ancienne. L’entourage humaniste du cardinal Georges d'Armagnac, archevêque de Toulouse, peut aussi être évoqué même si celui-ci n’apparaît pas dans les pièces liminaires. En revanche, le Troisième livre de 1578, dédié à l’évêque de Lectoure, Charles III de Bourbon (1554-1610), vante dans sa dédicace « cela mesme qui lui est venu souvent devant les yeux », ce qui laisse entendre que Bertrand connaissait son dédicataire depuis longtemps, donc quand il était jeune. Bertrand a-t-il pu être son maître de musique, ou son précepteur ?
En publiant deux livres de musique sur les Amours de Ronsard, Bertrand s’insère dans une mouvance qui voit également Pierre Cléreau (1566), Philippe de Monte (1575), Guillaume Boni (1576), Jean de Castro (1577) ou Jean de Maletty (1578) publier des œuvres similaires. Il va jusqu’à imiter Ronsard, qui avait publié les Amours de Marie suivi des Amours de Cassandre, deux femmes, aimées, en dédiant son premier livre à Anne et le second à Marie, deux siennes amies. Cette Anne est probablement devenue sa femme, puisqu’on connaît un acte du 5 juillet 1583 qui mentionne Anne Carrière, « veufve à feu Anthoine Bertrand ».
La préface du I livre des Amours mentionne que Bertrand pouvait encore ajouter cinq ou six livres à celui qu’il vient de publier, ce qui signifie qu’il a composé longtemps avant de publier ses œuvres ; plusieurs dédicaces de ses amis le pressent de les mettre au jour sans hésiter encore : « Mais pourquoi mon Bertrand ? mais pourquoy si long tams ? / Differes tu de mettre au jour tes œuvres belles… ». La dédicace de 1578 à Charles III de Bourbon parle « des livres de chansons de musique que j’ay assemblées despuis que mon inclination m’a rendu desireux de la douceur de cest art et science » ; on peut supposer que pour lui la musique ne fut jamais une profession, mais plutôt un passetemps. Son métier véritable, de fait, à moins qu’il n’ait été noble ou rentier, reste inconnu. On doit remarquer, cependant, que « Bertrand » et « Carrière » sont des noms fréquents dans le milieu parlementaire toulousain, et s’il ne fut pas parlementaire lui-même il est fort possible qu’Antoine de Bertrand ait côtoyé ce milieu.
À la fin de sa vie, il semble que Bertrand se soit rapproché du courant de repentance et de conversion qui se fait jour à Toulouse dans les années 1560-1580, dans la mouvance des Jésuites et du cardinal Georges d’Armagnac, et en réaction aux guerres de religion. La préface anonyme de ses Airs spirituels posthumes, publiés en 1582, parle d’une conversion intervenue après le Saint-Jubilé célébré en 1576 ; que le volume contienne un sonnet du Jésuite Michel de Bonnières laisse supposer que Bertrand fréquentait les Jésuites toulousains et que les Airs de 1582 ont été publiés à leur initiative. Que le Jésuite Michel Coyssard le cite à plusieurs reprises comme une connaissance vient renforcer cette hypothèse (comme Bertrand, Coyssard était né en Auvergne, à Besse près de Fontanges).
Il meurt entre 1580 et 1582, à environ 40 ans, tué par des Protestants lors d'une escarmouche survenue entre Catholiques et Protestants, « sortant de Tolose pour aller en une sienne meterie », comme le rapporte le Jésuite Michel Coyssard.
Antoine de Bertrand fut un compositeur assez prolifique ; sa musique se place dans le cadre d’expérimentations harmoniques, dans lesquelles il s’essaye aux genres diatonique, enharmonique et chromatique. Il se place ici dans la mouvance des théoriciens Gioseffo Zarlino et Nicola Vicentino, de qui il traduit plusieurs passages dans ses préfaces. Il introduit non seulement des chromatismes mais aussi des quarts de ton (signalés par un point au-dessus de la note, et affectant toujours toutes les notes d’un accord). Son inspiration est délibérément placée au service des poètes, dont il essaye de traduire en musique les expressions les plus subtiles en créant l’émotion dans l’oreille des amateurs de musique. Il choisit pour ce propos des poèmes des membres de la Pléiade, en mettant bien sûr Ronsard au premier plan. Sa devise musicale est parvenue jusqu'à nous : « La musique ne doit pas être enclose dans la subtilité des démonstrations mathématiques, mais recevoir le jugement du vulgaire et contenter l'oreille ».
Le manuscrit d'Aberdeen contient quatre chansons de Bertrand, dans des versions apparemment antérieures à celles des versions imprimées.