Compositeurs

Karl Amadeus Hartmann

Violon
Alto
Violoncelle
Quatuor
par popularité
String Quartet No.2 (Quatuor à cordes n ° 2)
Wikipedia
Karl Amadeus Hartmann est un compositeur allemand, né à Munich le 2 août 1905 et mort dans la même ville le 5 décembre 1963. Son œuvre orchestrale a pour centre de gravité son imposant corpus de huit symphonies.
Né dans une famille vouée aux beaux-arts, son père et un de ses frères sont peintres. Il commence ses études en 1919, à Pasing, près de Munich, pensant d'abord se consacrer à une carrière d'enseignant, avant d'interrompre ses études en 1922, puis de les reprendre en 1924, en changeant de voie et en entrant à la Staatliche Akademie der Tonkunst, à Munich, où il reste jusqu'en 1927, y étudiant sous la direction de Joseph Haas.
C'est à cette époque qu'il fait la connaissance de Hermann Scherchen, qui encourage sa vocation, et que, en 1928, il participe à la fondation des concerts organisés par l'association artistique « Die Juryfreien ». Il ébauche, entre 1928 et 1930, le cycle des opéras de chambre Wachsfigurenkabinett, cycle qui reste inachevé.
Profondément épris de démocratie, et surtout très engagé marxiste, Hartmann assiste avec consternation à l'arrivée au pouvoir d'Adolf Hitler et à l'avènement du Troisième Reich en 1933. Plutôt que de choisir l'exil, comme tant d'autres, il préfère demeurer en Allemagne, mais en se retirant complètement (ce qu'on appellera l’Innere Emigration) de la scène musicale allemande, tandis que certaines de ses œuvres sont jouées à l'étranger, où sa réputation va grandissant, mais que le public allemand ignore quasiment tout de ce compositeur caché. Pendant ces douze années, jusqu'en 1945, il préfère se consacrer, dans son exil intérieur volontaire, à l'art de la composition.
Durant cette période sombre, Hartmann ne se départ pas de sa foi en une intégrité morale et en l'humanité. Il sublime dans l'art de la composition son besoin de résistance. Les œuvres écrites à cette époque témoignent de cette attitude : l'opéra Simplicius Simplicissimus, par exemple, traite de la dignité de la personne humaine face aux atrocités de l'époque. Dès 1934, il dédie également le poème symphonique Miseræ aux prisonniers du camp de concentration de Dachau. En outre, nombre de ses œuvres sont clairement imprégnées du climat pesant de la Seconde Guerre mondiale.
Pendant la guerre, il se perfectionne avec Anton von Webern, qui le « pousse » vers la musique sérielle puis, après la guerre, sortant de sa longue relégation volontaire, il cumule les fonctions officielles à Munich et en Bavière :
Outre les diverses classifications thématiques, divers musicologues répartissent les œuvres de Hartmann en trois périodes relativement distinctes, correspondant à diverses phases importantes de la vie du compositeur :
De ce fait, la liste de ses œuvres est relativement complexe.
En fonction des œuvres et des périodes, certains ont décelé dans sa production des influences de Gustav Mahler, Anton Bruckner (œuvres dites « de jeunesse »), Paul Hindemith, Igor Stravinsky, Arnold Schoenberg. Inversement, sa propre influence est parfaitement audible dans certaines œuvres de Hans Werner Henze, par exemple dans sa septième symphonie.
« Avec son souci constant de l'expression, sa recherche de grandes tensions orchestrales, Hartmann rappelle indéniablement les grands symphonistes du siècle dernier mais jamais ne les imite. Recourant aux percussions, usant des techniques instrumentales modernes, appliquant l'écriture atonale ou sérielle à ses thèmes, il est de son époque, c'est-à-dire de notre passé récent. Pourtant, on discerne chez lui un moindre intérêt expérimental pour les couleurs nouvelles, les formes. Hartmann est bien le suiveur des grands fondateurs de la musique moderne, le dernier ancien parmi les modernes. »
À l'occasion du centenaire de la naissance du compositeur, l'année 2005 a été décrétée, en Bavière, « année Hartmann » (Karl-Amadeus-Hartmann-Jahr 2005 in Bayern ou Hartmann-Jahr-2005). Dans le cadre de cette célébration, 55 concerts sont prévus dans onze villes et autres lieux, dont le camp de concentration de Dachau (où sera bien évidemment joué le Miseræ, dédié aux prisonniers du camp lors de sa composition en 1933-1934). Cette année a été précédée, en octobre et novembre 2004, de trois concerts qui en étaient en quelque sorte le prologue.