Compositeurs

Valentin Bakfark

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Valentin [Bálint] Bakfark [Bacfarc, Bakfarc] est un luthiste et compositeur hongrois, né à Brașov (Roumanie) vers 1507 ou vers 1526-1530 et mort à Padoue le 15 août 1576, actif en Europe centrale, en France et en Italie.
Il est originaire d’un famille allemande acclimatée en Transylvanie, et se fait souvent appeler "Greff alias Bakfark" à partir de 1565. Son père Thomas était luthiste, probablement aussi son frère Michael. Un document de 1536 mentionnant un luthiste envoyé au roi avec son fils se rapporte sans doute à Thomas et à son fils Valentin. Valentin apprit la musique à la cour hongroise du roi Jean Ier de Hongrie (régnant de 1526 à 1540), de son propre père probablement et par un musicien de cour probablement italien dont l’identité n’est pas certaine mais qui pourrait être le Milanais Mathias Marigliano, musicien du pape Léon X qui servit à la cour de Hongrie vers 1538-1544.
Après la mort de Jean Ier de Hongrie (22 juillet 1540), Bakfark reste au service de sa veuve Isabelle Jagellon. Il quitte sa cour en 1549 et passe en Pologne, où il repéré à Königsberg dès mai et juin 1549, jouant avec les musiciens du roi Sigismond II de Pologne (le frère d'Isabelle Jagellon), parmi lesquels il est rapidement admis. Il se marie enfin avec Katharina Narbutowna, une veuve de Vilnius, avant l’été 1551.
C’est probablement en automne 1551, à l’occasion de la visite à Vilnius d’Albert de Brandebourg, duc de Prusse et oncle du roi, que Bakfark peut faire connaissance de ce mécène très actif ; il est en effet repéré peu après à Königsberg et peut l’accompagner lors de ses visites en Pologne. Il peut aussi quitter la cour de Pologne en février 1552 et partir en Allemagne, et rencontrer à cette occasion le prédicateur luthérien Philipp Melanchthon, qui l’introduit auprès des Fugger à Augsbourg. Il ne va pas plus loin qu'Augsbourg, devant retourner en Pologne pour éviter des contrées peu sûres. Il reste quelques mois à la cour de Sigismond II avant de pouvoir repartir pour la France.
Arrivé à Lyon, à la fin de 1552 probablement, c'est là qu’il publie en 1553 son premier recueil pour luth chez Jacques Moderne, dont la dédicace au cardinal François de Tournon laisse supposer qu’il ait pu faire partie de sa suite. Il ensuite repéré à Paris en mai 1553 puis à la cour papale de Rome, probablement à la suite du cardinal.
Au printemps 1554 il revient de Venise vers la cour de Pologne à Königsberg, qu’il semble ne plus avoir quittée que pour de courtes absences, essentiellement pour suivre la cour. Sa situation s’améliore, avec un salaire régulièrement augmenté et des cadeaux occasionnels. Les documents révèlent qu’à partir de 1554 Bakfark peut acheter plusieurs propriétés à Vilnius. Il reste au service du roi de Pologne jusqu’en mai ou juin 1565, date à laquelle il fait un voyage à Vienne pour solliciter et obtenir un privilège impérial pour son second livre de luth. Le livre est publié à Cracovie sous le nom de "Greff Bakfark" et portant une dédicace au roi de Pologne, mais Bakfark reste à Cracovie. A la fin de 1565 il décide de se mettre au service de Maximilien II du Saint-Empire, quittant la Pologne en juin 1566, sans qu’on sache les raisons de ce tournant de carrière. Il semble que ses propriétés polonaises, saccagées par des soldats, aient fait les frais de ce revirement.
En été 1566 Bakfark est donc à la cour de Maximilien II, suivant la cour des Habsbourg en Hongrie et en Bohème, dans une position comparable à celle qu’il tenait à Königsberg et toujours très bien payé. Il se remarie avec Juliana Taxear, d’Innsbruck, vers 1567-1568. À cause d’une implication possible dans une rébellion contre Maximilien II, il est arrêté en 1569, vite relâché, et part pour Padoue en décembre de cette année avec sa famille.
Il entre vers 1569 au service du prince de Transylvanie Jean II de Hongrie, qui saura le récompenser en 1570 avec des propriétés proches de sa résidence de Gyulafehérvár (Alba Iulia) en Roumanie. Peu après la mort du prince, il rejoint Padoue en automne 1571 où sa famille était restée. On suppose qu'il vit là comme musicien indépendant et qu’il a là des élèves parmi les étudiants de l’université. Il meurt avec toute sa famille (sa femme, sa fille et ses trois fils) durant la peste de 1576, et est enterré le 23 août à l’église San-Lorenzo. Son épitaphe mentionne qu’il est mort à 69 ans, ce qui l’aurait fait naître en 1506/1507, mais d’autres sources permettent de situer se date de naissance vers 1526-1530. Son exécuteur testamentaire est le célèbre luthier Wendelin Tieffenbrucker ; il rédige un inventaire de ses biens qui révèle sa bibliothèque de musique et plusieurs tablatures manuscrites. Avec l'aide de la nation germanique de Padoue, Tieffenbrucker fait ériger en 1578 une stèle à la mémoire de Bakfark à San-Lorenzo.
L’ensemble est publié dans ses œuvres complètes : Valentini Bakfark opera omnia, ed. István Homolya and Dániel Benkő. Budapest : 1976–82, 3 vol.
Bakfark figure un luthiste dont la renommée a été européenne. Ses divers postes, ses nombreux voyages et son art très raffiné l’ont rendu célèbre, au point d’être cité dans la littérature, jusque vers la fin du XVII siècle. En 1582, le luthiste padouan Giulio Cesare Barbetta incluait dans son livre de luth un Passo’e mezo... detto il bachffart, écrit sur un air de danse allemand.